Gold
of Africa

Une
mise en œuvre de la surface…
Depuis 10
ans, les travaux réalisés par Hassan Darsi
à partir de l’adhésif doré
suivent une évolution qui rythme les différentes
étapes et mutations de son parcours d’artiste.
Des premières applications de « dorure
» - interrogeant simplement le reflet ou badigeonnée
de blanc d’Espagne en attente de possibles interventions
du visiteur - aux objets momifiés dans l’adhésif
doré, c’est tout un monde de perceptions
et de décalages que l’artiste développe
et questionne. Ainsi, par le simple recouvrement de
la dorure, il fait d’objets usuels et abandonnés
aux confins de notre quotidien des « totems »
de la banalité. Réinvesti, « re-designé
» par l’adhésif doré, l’objet
s’invente une nouvelle existence, se joue de la
préciosité que lui confère «
l’or » de sa surface et brouille nos repères
visuels ordinaires. Une simple poupée récupérée
dans une poubelle de Beyrouth devient alors une créature
aussi inquiétante que fascinante… Hassan
Darsi détourne les mécanismes universels
qu’engendre immanquablement la couleur de l’or,
en même temps qu’il interroge notre regard,
celui que nous portons et celui que nous ne portons
plus sur les choses de la vie. C’est ce qui porte
le travail de l’artiste, lorsqu’il transpose
la réalité à l’échelle
d’une maquette, lorsqu’il juxtapose des
portraits anonymes le long d’un mur de chemin
de fer, lorsqu’il recouvre de dorure la façade
d’un bâtiment… Une mise en exergue
ou une mise en abîme de la surface, faire disparaître
ou faire apparaître… C’est ce qui
se joue dans les « superpositions» de Darsi,
qu’elles opèrent par la dorure, la photographie,
le texte, le son, ou la cohabitation de tout ces «
subterfuges » qui déplacent le champ de
l’art là où on ne l’attend
pas.
Florence
renault-darsi, février 2008






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